Tout a commencé lors de l’été 2013, alors que le jeune marocain Mamoun Ghallab voyage dans son pays et observe les paysages désolants de plage et de campagne recouverts de déchets. S’interrogeant sur sa part de responsabilité, il décide de peser ses propres déchets domestiques. Au bout d’un mois, sa production est de 15 kilos, un chiffre plutôt raisonnable par rapport à la moyenne européenne de 40 kilos par mois, selon une étude publiée par l’Eurostat en 2013.

Loin de se satisfaire de ce résultat, Mamoun Ghallab visite la décharge de Casablanca et découvre qu’il n’existe quasiment pas d’infrastructures de recyclage. Les déchets finissent dans la nature, ou au mieux dans des décharges non-contrôlées. Face à ce constat, il décide de s’attaquer à la source du problème : réduire sa propre production de déchets. Pendant cinq mois, entre août et décembre 2013, il se lance dans une croisade anti-déchets relayée sur son blog et les réseaux sociaux.

À travers une quarantaine d’articles postés sur son blog, Mamoun Ghallab retrace son aventure et encourage ses lecteurs à adopter ces gestes simples qui ont un immense impact sur l’environnement, comme le fait de remplacer les sacs plastiques par un panier en osier ou de supprimer les bouteilles en plastique au profit de bouteilles en verre. Il donne aussi des astuces simples pour éliminer les produits d’hygiène et d’entretien – en fabricant soi-même du savon par exemple – et pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Avec plus de 25.000 visiteurs sur son blog et de nombreuses conférences données au Maroc et en France, ce jeune marocain a décidé d’aller plus loin dans son engagement en créant un label attribué à des organismes qui mettent en place une charte de bonnes pratiques lors de l’organisation de grands évènements. Une façon d’appliquer à grande échelle les principes du Zero Zbel – « zbel » signifiant « déchet » dans le dialecte arabe.

Au terme de son expérience, Mamoun Ghallab ne produisait chez lui que 500 grammes de déchets par mois, prouvant que chacun peut avoir un impact considérable sur l’environnement sans changer radicalement son mode de vie. Par cette initiative, il a également démontré qu’au-delà du traitement efficace des déchets, l’enjeu majeur actuel est celui de la réduction des déchets inutiles.