C’est là qu’intervient la société de Camilla Morelli, Camoz. Camoz recycle les vieilles voiles et les chutes de tissu de voile pour créer des sacs et des accessoires, réduisant ainsi la quantité de déchets de voile qui passent d’un océan à l’autre.
Une affection pour la mer et la voile :
Morelli ne se contente pas de gérer une entreprise de voile, elle est elle-même une navigatrice. Bien qu’elle ait grandi dans les montagnes, Morelli est tombée amoureuse de la mer dès son plus jeune âge. Avec sa famille, elle passait les vacances d’été en Croatie, où elle regardait les gens naviguer dans la baie, espérant le jour où elle pourrait les rejoindre. À 17 ans, elle a fait son premier voyage d’un mois en Grèce et, depuis, elle trouve le moyen de retourner en mer chaque année.
Après avoir obtenu son diplôme universitaire, Mme Morelli a participé à un programme de restauration de bateaux en bois à Venise. C’est là qu’elle a maîtrisé l’art de la fabrication de voiles. En 2010, elle a eu l’occasion de s’installer dans une entreprise de voilerie à La Rochelle, une petite communauté marine du sud-ouest de la France. Cette entreprise était beaucoup plus grande que celle de Venise : 60 personnes étaient assises pour fabriquer des voiles, des longueurs de tissu déroulées sur d’énormes tables garnies de machines à coudre. C’est alors qu’elle a réalisé pour la première fois la quantité de déchets que pouvait produire un atelier de voilerie.
Transformer les déchets de tissu à voile en sacs :
C’est également au loft de la voilerie de La Rochelle qu’elle a eu la première occasion de fabriquer des sacs à partir de déchets de voiles, un acte motivé par la nécessité autant que par la créativité. Fin février 2010, dame nature a porté un coup violent à l’atelier. Le cyclone Xynthia a frappé la communauté côtière, inondant la ville et laissant la fabrique de voiles ensevelie sous plus d’un mètre de boue et d’eau de mer.
La toile à voile submergée a été jugée inutilisable et était sur le point de subir son sort dans une benne à ordures lorsque Morelli a décidé de l’emballer, de la ramener en Italie, de la laver et de la réutiliser pour en faire des sacs. « Nous utilisons encore aujourd’hui une partie de ce tissu à voile dans nos sacs », explique Morelli. « C’était vraiment le début de mon idée. »