C’est en pleine crise post-électorale que Karim Traoré quitte son pays natal, la Côte d’Ivoire, pour atteindre la Libye en 2011. Mais l’instabilité du pays, confronté à une guerre civile, l’oblige à rejoindre le camp de réfugiés de Choucha, au sud-est de la Tunisie. Là, au milieu du désert, il décide de lancer un petit atelier de couture pour occuper ses journées. Les bâches qui recouvrent les tentes lui offrent une matière première intéressante pour fabriquer des sacs. Au total, 300 réfugiés participent à ces ateliers.
Après la fermeture du camp en 2013, Karim Traoré rejoint la ville de Tunis pour tenter de s’y établir. Petit à petit, il tisse des liens avec la société civile tunisienne et fonde le collectif KF Refuge afin de poursuivre son projet de sacs recyclés. Grâce au soutien de plusieurs associations, il crée un petit atelier-boutique aménagé avec des meubles d’occasion et du matériel de couture récupéré auprès d’usines textiles.