22 Oct 2015
Casablanca, Maroc
Mobilité durable

Précurseur au Maroc, Carmine propose un service d’autopartage de véhicules avec une double ambition : offrir une solution aux problématiques rencontrées par les conducteurs citadins, mais aussi participer à une remise en question du modèle traditionnel de la voiture individuelle au profit de la voiture collective. Partager pour moins polluer, c’est l’un des enjeux clés de l’autopartage.

Comme dans beaucoup de villes du monde entier, la circulation à Casablanca est un véritable casse-tête. Depuis 2001, le nombre de véhicules en circulation a quadruplé dans la capitale économique du Maroc, passant de 400.000 à plus de 1,5 million. Résultat, la métropole est au bord de l’asphyxie. Face à ce triste constat, Mohammed Mrani Alaoui a eu l’idée de créer une entreprise d’autopartage – un concept qu’il a découvert lors d’un séjour à San Francisco, où il faisait des études dans la finance.

Lancée en 2015, Carmine s’adresse principalement aux jeunes actifs qui n’ont pas les moyens d’acheter un véhicule, mais aussi aux petites entreprises, aux familles et aux particuliers qui n’ont besoin d’un véhicule que de manière ponctuelle. À travers un système d’abonnement, les usagers peuvent réserver leur véhicule à distance depuis un ordinateur ou par téléphone, et accéder à une flotte de voitures en libre-service 24h/24, réparties dans des points stratégiques de la ville. Chaque membre de la communauté dispose d’une carte magnétique pour accéder à sa voiture, avec assurance et carburant inclus.

Précurseur au Maroc de ce nouveau mode d’utilisation de la voiture, Mohammed Mrani Alaoui défend un concept qui va au-delà de l’autopartage :

Le premier service d’autopartage au Maroc | The Switchers

Des études menées sous le contrôle de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) en 2013 révèlent en effet qu’une voiture partagée remplace neuf voitures individuelles. Ainsi, non seulement le système d’autopartage réduit les émissions de CO2, mais en plus il libère de l’espace urbain et décongestionne le trafic.

Financée avec des fonds propres et par une formule de crédit-bail pour constituer son parc automobile, Carmine est actuellement une petite start-up de 3 employés qui voit grand : « Nous sommes en contact avec des investisseurs pour lever des fonds et pouvoir accélérer le développement du projet. Notre objectif est d’atteindre 300 véhicules d’ici fin 2017, dont 20 % seront des voitures électriques ». Le boom du marché de l’autopartage, dont on prédit plus de 30 millions d’utilisateurs dans le monde entier d’ici 2020, a de quoi conforter les ambitions de ce jeune entrepreneur marocain.

Le premier service d’autopartage au Maroc | The Switchers
Carmine Carsharing