« Beaucoup de gens ne soupçonnent pas la valeur nutritive des algues », fait remarquer celui-ci. « Heureusement, un certain nombre d’ONG travaillent activement à extraire un produit à partir de la floraison écologique».
Aquaponie 4 C est un concept innovant de culture hors-sol de légumes et d’aquaculture. L’entreprise qui a été créée en 2017 a dû faire face à un certain nombre de défis, dont le plus important était la méconnaissance des algues par le grand public.
« Le retour sur investissement n’était pas avantageux non plus ; pourtant, dans le monde arabe, nous ne sommes pas en mesure d’assurer une autosuffisance alimentaire », ajoute Slim Essid. « C’est pourquoi nous devrions tirer profit de la spiruline qui est une source de protéines et de vitamines ».
La proposition de Slim Essid de monétiser l’extraction et la fabrication de produits à base de spiruline s’appuie sur un certain nombre d’études. « Je me suis dit : pourquoi ne pas intégrer la culture de la spiruline à l’aquaponie, puisque les besoins en engrais pour les plantes et les microalgues sont presque les mêmes ? », raconte-t-il. « J’ai commencé petit à petit, avec des recherches sur Internet et j’ai découvert qu’il y avait beaucoup de gens qui s’intéressaient à cette configuration ».
Défis et opportunités :
Le commerce des algues pourrait être lucratif dans des pays comme le Japon, mais la transformation et la distribution peuvent s’avérer plutôt laborieux et coûteux. « Actuellement, je cherche un fonds de 10 000 $ pour mettre en place une serre pédagogique afin de sensibiliser les étudiants, les agriculteurs et les producteurs locaux sur l’importance d’économiser l’eau grâce à des installations simples, et de réduire l’utilisation d’engrais chimiques », explique Slim Essid. « La serre permet aussi de voir comment on peut surmonter la détérioration liée à la dégradation des sols et aux changements climatiques, en particulier pour les régions vulnérables.
Slim Essid ajoute qu’en ce qui concerne le financement, il est encore en phase de recherche. « Je suis cependant très optimiste quant au défi que représente la création de la première ferme pédagogique », dit-il.
La spiruline est un concept relativement nouveau en Tunisie. « Le marché ici est encore un marché de niche. Cela signifie que nous devons beaucoup travailler à la diffusion de l’information sur les bienfaits de la spiruline », dit-il. « J’ai commencé à préparer des programmes de sensibilisation pour quelques stations de radio régionales, je participe aux foires et j’interviens dans les réseaux sociaux qui commencent à atteindre un taux d’audience élevé ».