24 Mai 2018
Sud de la Tunisie, Tunisie
Aliments et agriculture durables

Pour Abdelkrim Bessadok, les palmeraies du sud de la Tunisie représentent bien plus qu’une forêt de récolte de dattes. C’est un patrimoine qu’il faut protéger et un potentiel énorme à développer. Cet amoureux des oasis voit ce patrimoine disparaître jour après jour à cause du réchauffement climatique, de l’appauvrissement des sols et de la négligence des nouvelles générations. Pour répondre à ces défis, l’entrepreneur s’est lancé dans un projet pour faire revivre l’oasis de sa ville natale Gabès, la reine des plantes fourragères, pour reprendre ses mots, en s’inspirant d’une plante : la luzerne. Ayant vu le potentiel réel que ce projet offre pour un développement agricole durable dans l’oasis qui peut bénéficier à toute la localité, SwitchMed et le jury international d’experts ont sélectionné cette entreprise verte pour la phase d’incubation. 

Tout en se promenant dans l’oasis, Abdelkrim Bessadok nous parle avec passion de son projet et de l’avantage d’animer et de promouvoir un écosystème durable autour de la luzerne. En fait, cette plante résiste à la sécheresse et à la salinité élevée de l’eau. Elle ne nécessite aucun traitement pesticide ou engrais chimique, et en retour elle enrichit le sol de l’oasis. L’extension de sa culture à l’oasis permettra aux petits agriculteurs locaux d’augmenter leur production et d’améliorer leurs revenus

Le projet d’Abdelkrim se concentre sur la valorisation de cette plante miracle en produisant localement de la luzerne séchée, un produit très recherché par les éleveurs et les professionnels de la nutrition animale. En fait, ce fourrage est celui qui produit le plus de protéines par superficie cultivée : 2 500 kg par hectare de luzerne contre 800 kg produits pour le soja. De plus, la déshydratation de la luzerne la rend disponible tout au long de l’année, ce qui facilite son transport et son entreposage.

En tant que pionnier dans ce domaine, le projet produira localement une alimentation animale d’une meilleure qualité protéique à un prix compétitif par rapport aux protéines importées.

« La culture de la luzerne allonge les cycles de production, réduit la quantité de produits phytosanitaires et, surtout, rend les agriculteurs et les sélectionneurs autonomes financièrement. Je ne vois pas de meilleur moyen d’améliorer la durabilité des exploitations agricoles », déclare Abdelkrim Bessadok, fondateur de Queen Luzerne.

Cette plante millénaire peut même être utilisée pour la valorisation des eaux usées épurées de la région sous la forme d’une eau d’irrigation. Les possibilités de culture de la luzerne sont nombreuses : [les activités liées à] sa reconversion en protéines animales et à son pouvoir d’épuration permettront de réduire le chômage et l’insécurité économique régionale en permettant d’employer les jeunes, ce qui conduira à un développement agricole durable dans la région.

« Cette approche globale de l’économie verte, que SwitchMed a entrepris de promouvoir, est très gratifiante. Concrètement, la formation sur l’entrepreneuriat vert m’a permis de simplifier mon idée de projet et de la rendre réalisable », explique Abdelkrim Bessadok.

 

Cette histoire a été publiée à l’origine sur le site Web de SwitchMed.

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