En 2009, un défi d’entrepreneuriat au lycée avait semé les graines à l’origine de la création de Valenvi, une startup marocaine de gestion des déchets axée sur le recyclage à petite échelle. El Mehdi, alors adolescent enthousiaste, avait proposé une entreprise qui aiderait les Marocains à recycler le papier plus efficacement.
En partant de ce début idéaliste, El Mehdi s’est appuyé sur sa double passion pour la gestion durable des déchets et pour l’innovation commerciale. « Je voulais combiner l’esprit d’entreprise et l’environnement », raconte-t-il. Depuis 2016, Valenvi fabrique des bacs de tri et organise pour certains clients la collecte des déchets recyclables.
Valenvi vise à améliorer le recyclage à petite échelle au Maroc en employant les « ramasseurs d’ordures » informels qui fouillent les décharges pour trouver des matériaux recyclables. La Banque mondiale reconnaît le rôle important, souvent invisible, des ramasseurs de déchets dans les économies en développement, qui génèrent de petits profits en donnant une seconde vie aux déchets. Le Maroc dispose d’un grand nombre de ces recycleurs pragmatiques, avec 600 ramasseurs d’ordures illégaux, opérant rien que sur la décharge de Mediouna, en dehors de Casablanca. Pourtant, les éboueurs souffrent de la stigmatisation sociale qui entoure leur travail et subissent parfois le harcèlement de la police.
Valenvi responsabilise les éboueurs marocains en leur offrant des conditions de travail plus sûres et de meilleures perspectives d’emploi pour l’avenir. En même temps, les citoyens apprennent à mieux répartir les déchets grâce aux poubelles de tri de Valenvi, ce qui facilite le processus global de recyclage au Maroc. El Mehdi fait toujours face aux défis typiques d’une entreprise en démarrage – rentabilité et espace de stockage – tout en s’efforçant de sensibiliser le public au recyclage à petite échelle.