Imaginez-vous vous promenant dans les rues par un jour de grande chaleur, protégé du soleil par un microclimat obtenu grâce à de fines feuilles en plastique tendu entre les bâtiments.
Cela fonctionne en concentrant les rayons du soleil par le moyen d’une lentille de Fresnel ; ce système est habituellement utilisé dans les phares, sur un tuyau recouvert de cellules photovoltaïques ou de petits panneaux solaires.
« Grâce à notre technologie, on peut réduire le nombre de cellules photovoltaïques nécessaires par un facteur de 10 », dit Mike Sassoon, ingénieur-conseil cofondateur de Living Solar avec Yakir Tadmor. « Ceci réduit le coût de l’ensemble de l’opération, puisque le plus gros de ce coût [réside dans] les cellules photovoltaïques ».
Cette solution apporte une alternative à l’agencement habituel des panneaux solaires en Israël, où ces derniers sont reliés à une ferme de cellules photovoltaïques située dans le désert. Living Solar espère rapprocher le processus de l’énergie solaire des habitations, et ce dans son intégralité.
« L’idée est que lorsque l’électricité et l’eau chaude sont produites non loin de l’endroit où elles sont consommées, et que cela crée de l’ombre en plus, l’ensemble devient plus attractif que l’approche conventionnelle, et cela convient en plus à la région du Moyen Orient avec ses constructions denses », dit Yakir Tadmor.
La toile légère serait assez large pour recouvrir le toit d’un immeuble entier haut de trois ou quatre étages, soit de 40 mètres de long sur 20 mètres de large, qui s’étendrait ensuite au-dessus de la rue. La lumière du jour la traverserait sous la forme d’une grande longueur d’onde, c’est-à-dire qu’elle serait diffuse et agréable pour les yeux.
La naissance de Living Solar :
Yakir Tadmor et Mike Sassoon se sont rencontrés dans une école d’ingénieurs à Karmiel, dans le nord d’Israël, où Yakir étudiait le génie mécanique depuis quelques années. À l’occasion de son stage, il a travaillé avec Mike Sassoon, qui était consultant en énergie depuis plus de 30 ans.
« Je n’aurais jamais imaginé que j’allais devenir un entrepreneur », dit Yakir Tadmor. « Mais j’ai grandi à Haïfa en Israël, qui est considérée comme une ‘ville verte’. Il y avait beaucoup d’arbres et de verdure partout, et pas mal de technologies vertes. J’ai grandi entouré de tout ça alors c’était tout naturel pour moi de m’intéresser à la préservation de la planète ».
Living Solar en est encore à ses premiers pas ; les deux cofondateurs travaillent sur un prototype qui leur servira à obtenir des fonds.
« Nous élaborons une démonstration de faisabilité pour estimer la quantité d’électricité et d’eau que l’on peut obtenir », explique Mike Sassoon. « Nous voulons également fournir des informations sur le coût. Une fois que nous aurons développé un prototype, nous passerons à un projet pilote ».
Le projet pilote consistera à créer un petit échantillon de ce tissu, de 5 mètres sur 5 ou 10 mètres sur 10, pour tester le concept.
« Une fois arrivés à ce stade, nous serons en mesure de nous agrandir sur le plan commercial », dit Mike Sassoon. « Nous serons une alternative aux sociétés qui construisent d’énormes fermes solaires dans le désert. Ce type d’infrastructure est très coûteux et requière beaucoup de terrain. Au lieu de cela, nous utiliserions les surfaces qui sont déjà là, dans les rues, sur les toits. Et ce sera comme s’asseoir sous un arbre ».