Tout commence quand Nour devait se marier et peinait à trouver des meubles de qualité. C’est alors qu’elle se rend dans quelques parcs à ferraille où elle passe au crible les vieux meubles et du matériel dont les gens se sont séparés. « Je connais le marché des ferrailles et des brocantes depuis l’époque où mon passe-temps était de recycler des meubles que je rachetais pour les offrir à mes amis ; comme une commode recyclée, par exemple », raconte Nour.
Comment tout cela est devenu un métier :
De fil en aiguille, la transformation de pièces considérées comme des déchets en objets de valeur devient une « tradition » dans la famille Nsheiwat-Haddad. « J’ai commencé à recevoir des demandes de personnalisation et de recyclage d’objets, puis les choses se sont transformées en un système rentable que j’ai appelé N Products, puis plus tard, Hunaya », explique Nour.
L’activité de Nour se fait encore à petite échelle, proposant une boutique modeste et une personnalisation des meubles sur commande. « Cela nous a donné l’occasion de nous concentrer davantage sur les articles de restauration et les transactions interentreprises », dit-elle. Même si aucune publicité directe n’a été prévue, le restaurant Shawerma Zarb a joué un rôle dans la diffusion d’informations sur les merveilles recyclées de Hunaya.
En raison de l’industrialisation et de l’afflux croissant de réfugiés dans le pays du Moyen-Orient, la question des déchets solides prend de l’ampleur, surtout que le nombre des sites d’élimination et d’usines de recyclage est limité. Ce manque d’infrastructures rend la récupération et le recyclage difficiles ; pour la société, il s’agit d’une lourde charge, et ceci montre bien que la prise de conscience reste insuffisante sur le sujet.
Malgré cela, le petit univers de Nour réussit à faire connaître son travail et à concevoir des meubles recyclés pour un restaurant en Allemagne. Cela faisait partie d’une initiative parallèle que Nour et son mari avaient appelée ‘De la guerre à l’amour’. « Nous avons cherché d’anciennes chaises syriennes ainsi que des objets rescapés de la guerre que nous avons convertis en jardinières. À présent, nous transformons la guerre en amour à travers ces déchets de guerre puisque ces chaises vivront éternellement pour raconter l’histoire de l’époque où nous les importions de Syrie, et non plus celle de la guerre », explique-t-elle.