« Les gens tiennent à avoir une belle apparence, alors nous avons pensé à répondre à ce besoin sans pour autant participer du consumérisme de masse, et ce en créant des produits recyclés qui sont à la mode, tout en étant durables », dit Jana, qui est cofondatrice de l’entreprise avec Gaston, son partenaire.
Pour accompagner l’idée, le couple lance un blog donnant des informations sur les déchets et montrant la mesure dans laquelle nous polluons la terre et la mer. « Nous avons commencé à sensibiliser les gens et à créer des ateliers éducatifs », dit Jana.
Les débuts de Lama Yulu :
Le modeste lancement de Lama Yulu commence par quelques foires commerciales et se termine avec une boutique en ligne en 2017, vendant des produits à travers tout le Liban. « Nous avançons lentement mais sûrement, avec une collection diversifiée », explique Jana. Également prof de yoga, celle-ci ajoute qu’elle et son mari travaillent actuellement depuis leur domicile.
Parmi les avalanches de déchets qui se déversent sur les côtes libanaises, les pneus sont les plus courants et les plus dangereux parce qu’on a tendance à les brûler. Les effets sur la santé se font ressentir à court et à long terme, et ceux-ci dépendent fortement du degré d’exposition, pouvant varier de problèmes respiratoires au cancer.
Justement, le matériau précisément utilisé par Lama Yulu provient de la chambre à air des pneus. « Les pneus sont généralement jetés à la mer ou brûlés dans les rues », explique Jana. « Nous avons donc réutilisé les chambres à air ; nous les récupérons, les lavons, les nettoyons et les transformons dans notre atelier. Certaines [quantités] d’entre elles sont découpées au laser, nous devons dans ce cas les expédier à nos fabricants, finissant ainsi par aider les travailleurs libanais ».