Au fond d’un garage dans un quartier jordanien, Omar Abu Nowar est assis dans son atelier. C’est dans ce petit espace qu’il crée du neuf avec du vieux. Ses mains peuvent tout fabriquer : des meubles aux chaises, en passant par une pipe en bois finement sculptée, le tout remis à neuf et recyclé à partir de déchets .
« Notre objectif est d’aider les gens à prendre conscience qu’il est important de s’occuper de la nature, et de connecter les gens avec la nature », dit-il, « Nous essayons d’impliquer la collectivité, même si le recyclage n’est pas pris au sérieux en Jordanie ».
Au départ, Omar Abu Nowar n’avait pas particulièrement comme objectif de préserver l’environnement en recyclant les déchets. Il est allé à l’université jordanienne allemande en Allemagne, où il a étudié les sciences logistiques, puis il a immédiatement obtenu un emploi dans une entreprise de courrier express appelée TNT Express en Jordanie. Il savait que la population jordanienne allait doubler en 10 ans, ce qui mettait encore plus à rude épreuve les ressources naturelles du pays. Il a donc décidé de quitter sa jeune carrière en logistique pour démarrer sa propre petite entreprise avec seulement l’argent qu’il possédait.
« PRAKTI a été créé avec un petit budget pour prouver que [le manque] d’argent ne nous empêche pas de faire le bien », dit-il. « En voyant ce que nous faisons, les gens seront inspirés, nous l’espérons, pour commencer à vivre de manière plus écologique et pour créer des projets durables ».
Le développement de PRAKTI :
PRAKTI a commencé avec presque aucun budget, alors Omar Abu Nowar s’est appuyé sur les médias sociaux pour atteindre la population d’Amman. Il a publié des photos des objets qu’il fabriquait sur Facebook et Instagram, et les gens ont commencé à lui faire part d’idées et de lui suggérer des objets pour qu’il puisse faire de la récupération.
Il a aussi parcouru les rues, demandant aux voisins s’ils avaient des choses à jeter.
« C’est un nouveau concept ; peu de gens sont familiers avec le recyclage en Jordanie, alors on m’a posé des questions sur ce que je faisais. Avec le temps, les gens commencent à y croire », dit Omar Abu Nowar. « Je cherche aussi des choses sur le bord de la route. Parfois, je trouve des chaises cassées. Je les prends et les rénove et elles redeviennent fonctionnelles ».
Chaque fois qu’Omar Abu Nowar vend un objet, il plante aussi un arbre, dans l’idée de rendre quelque chose à l’environnement. Il a déjà planté 30 pins, et récemment, un ensemble de jeunes chênes.
« Mon objectif n’est pas de simplement planter des arbres, mais de planter ces arbres quelque part où les gens [sont en mesure] d’en prendre soin », dit Omar Abu Nowar. « Ça n’a pas de sens de mettre un arbre là où quelqu’un ne veut pas l’arroser. Récemment, nous avons planté des arbres dans un lieu de camping pour enfants. Plus tard, nous planterons des chênes dans la banlieue d’Amman. Les chênes sont l’arbre national de Jordanie, et il n’y en a plus beaucoup parce qu’on a fait couper beaucoup d’arbres. À présent, le pays souffre de la déforestation ».