Lorsqu’un groupe d’amis a créé Vélorution Tunisie il y a trois printemps, la longue liste des pannes de transport de Tunis se profilait à l’horizon. « Se déplacer dans la ville ne devrait pas être un défi quotidien, ni une torture », explique Stéphanie Pouessel, membre fondateur de Vélorution Tunisie. « Mais nous, les Tunisiens, sommes submergés par les embouteillages, avec leur bruit et leur pollution nocive ».
La science confirme ces observations : des décennies d’urbanisation rapide ont aggravé les embouteillages dans les grandes villes tunisiennes, déversant des quantités insoutenables de gaz polluants dans l’air. Cette tendance destructrice se poursuivra jusqu’à ce que les Tunisiens urbains disposent d’une alternative viable aux déplacements en voiture.
Vélorution Tunisie a protesté contre la mauvaise infrastructure de Tunis pour les cyclistes et les piétons en organisant des manifestations mensuelles de masse critique. Au cours de ces manifestations, de grands groupes de cyclistes parcourent ensemble les rues principales d’une ville, s’assurant ainsi une « sécurité en nombre » par rapport aux voitures et autres véhicules motorisés.
M. Pouessel a été agréablement surprise par la réaction du public aux premiers rassemblements de masse critique en Tunisie. « Dès que nous avons lancé le mouvement, des centaines et des centaines de Tunisiens nous ont littéralement rejoints », se souvient-elle fièrement. « C’était vraiment incroyable !
Depuis lors, Vélorution Tunisie a canalisé cet engouement dans une gamme étourdissante de projets de promotion du vélo. Une « école du vélo » a été ouverte, qui a déjà appris à plus de 500 Tunisiens à faire du vélo. Dar El Bisklette offre un siège aux cyclistes tunisiens pour qu’ils puissent se retrouver, stocker leurs vélos et les faire réparer.