Une épaisse fumée noire s’élève dans le ciel, se’étend fortement et dégage une odeur caoutchouteuse des plus désagréables. C’est cette vision apocalyptique qui a poussé Naoual Elomari à agir.
Avant elle, les pneus brûlaient et déversaient des substances toxiques dans l’air. Pourquoi se débarrasser des pneus en fin de vie en les incinérant, quand on sait les dégâts qu’ils causent : contamination des sols, pollution de l’air, dégradation des paysages, et la liste est longue… ? Pourquoi ne pas apprendre à les réutiliser et à les réintégrer dans la vie quotidienne ?
C’est cette idée qui a inspiré Elomari à lancer son projet vert. Très active dans une association locale de collecte, de tri et de traitement des déchets plastiques, elle a décidé de passer du bénévolat à l’entreprenariat. Son projet s’appelle « PUNR – Recyclage des pneus usagés non utilisés » et se concentre sur les problèmes environnementaux liés aux pneus et leurs solutions. Elomari essaie de sensibiliser les gens au recyclage des pneus et de donner une nouvelle vie aux pneus usagés. Le projet est officiellement enregistré à l’Office de développement et de coopération en tant que coopérative sous le nom de COVAD Pneu (Coopérative de valorisation durable des pneus).
Plus de 256 000 tonnes de pneus sont rejetés dans la nature ou brûlés chaque année au Maroc. Il est donc urgent de s’intéresser à la manière dont nous traitons ces objets quotidiens en fin de vie. Elomari l’a bien compris : les pneus usagés peuvent être réutilisés s’ils sont correctement recyclés et traités. Il s’agit de considérer ces objets comme une ressource, et non comme un fardeau dont on ne sait comment se débarrasser