D’une certaine manière, le parcours professionnel d’Ourimi a reflété l’évolution de l’approche nationale du recyclage en Tunisie. À la fin des années 1990, la Tunisie a été le premier pays africain à adopter le révolutionnaire ECOLEF, un partenariat public-privé pour la collecte, le tri et la revente des déchets plastiques aux recycleurs.
Cette initiative soutenue par le gouvernement a suscité un énorme intérêt pour la gestion responsable des déchets, avec la création de 226 nouvelles entreprises de recyclage. Pourtant, selon Ourimi, ces jours grisants ont récemment fait place à un manque de direction de l’État, la Tunisie ayant connu des troubles politiques.
D’après les chiffres actuels, la Tunisie dispose d’une grande marge de manœuvre pour améliorer ses performances en matière de recyclage. En 2019, le pays n’a réussi à recycler que 4 % de tous les déchets produits, alors qu’il s’était fixé comme objectif de recycler 70 % de l’ensemble des déchets en 2016. Un rapport du Fonds mondial pour la nature suggère que la Tunisie perd des millions de dollars chaque année à cause de la pollution par les plastiques, qui entrave les secteurs du tourisme et de la pêche (entre autres).