25 Juin 2018
Jbeil, Liban
Tourisme durable

Au sommet d’une colline, niché dans les chênes, un endroit appelé Beit al Batroun jouit d’une vue sur la mer scintillante. Une maison en stuc, pourvue de grandes fenêtres et de portes colorées, y offre un refuge contre l’agitation des grandes villes, où les clients viennent pour se libérer l’esprit et le cœur. À 40 minutes à peine de Beyrouth, Cette retraite naturelle sur la côte libanaise est l’aboutissement d’un rêve pour une femme qui a l’œil pour la décoration et le goût de la bonne chère. Son univers est fait de beauté et de grâce, et elle accueille des gens du monde entier dans sa maison d’hôtes au bord de la Méditerranée.

Lorsque Colette Kahil vivait au Liban en temps de guerre (vers 1979), elle n’avait jamais entendu parler du concept de maisons d’hôtes. Ce n’est que des années plus tard, lorsqu’elle s’installe à Londres pour quelques temps, qu’elle entend parler pour la première fois des gîtes touristiques. Elle en fut enchantée, et a visité autant de gites qu’elle le pouvait.

« Je voyageais dans toute l’Angleterre et je restais dans des chambres d’hôtes, parfois j’allais à Paris », raconte-t-elle. Colette est une artiste qui fait de la mosaïque. « C’est là que je me suis dit : ‘Je vais faire ça au Liban un jour’ ».

Quand elle retourne au Liban, Colette sait qu’elle veut absolument une maison d’hôtes. Ainsi, armée d’à peine une simple idée en tête, elle achète une parcelle de terrain près de Byblos, sur la côte de la Méditerranée. Elle voulait une architecture inspirée par la construction traditionnelle libanaise, avec des chambres et des salons qui se ramifient à partir d’un Iwan central : porche voûté se situant au centre des anciennes maisons méditerranéennes.

« Je collectionnais des antiquités depuis des années, et j’avais besoin d’un endroit pour les ranger », dit Colette. « C’est comme ça que ça s’est passé ».

La naissance de Beit al Batroun :

Colette s’associe à son ami architecte Wadih Chehaybar pour construire une maison spacieuse avec cinq chambres à coucher, une piscine et beaucoup d’espaces ombragés sous les arbres. Elle puise dans sa collection d’antiquités pour trouver les meubles et les œuvres d’art parfaits pour chaque partie de la maison.

« Avant de construire ma maison, je me rendais à Beyrouth où l’on démolissait de vieilles maisons pour construire des gratte-ciel, et j’achetais les vieilles fenêtres et portes de ces maisons », explique-t-elle. « Quand les gens viennent chez moi, ils m’en demandent toujours l’âge, pensant qu’elle a 100 ans. Mais elle est juste construite avec des matériaux recyclés ».

Colette est une artiste de métier, elle crée de belles mosaïques dont elle a accroché une partie dans sa maison d’hôtes. Lors de l’ouverture de la maison en 2013, toutes les chambres ont été réservées pour ce premier été.

En plus d’offrir une enclave paisible à une courte distance de la mer, Colette prépare également des repas pour ses clients.

« Tout ici est fait maison », dit-elle. « Il me faut deux heures pour préparer le petit-déjeuner et mes clients étrangers [découvrent] des plats libanais qu’ils ne connaissent pas ».

Les petits déjeuners maison sont proposés sous la forme d’un appétissant buffet avec des confitures maison, une variété de fromages, des man’ouchés (fines crêpes à l’huile d’olive et au thym), du jus frais, des tomates, des concombres, de la menthe et des olives du jardin. Les restes d’aliments que les clients ne consomment pas sont donnés aux poulets ou transformé en compost.

Beit al Batroun n’est pas seulement une maison meublée et décorée avec des matériaux usagés et recyclés, c’est aussi le témoignage d’un engagement envers l’environnement. La maison d’hôtes pratique l’autosuffisance et l’éco-conscience à travers le compostage, la culture de ses propres produits et l’utilisation de l’énergie solaire.

« Je cultive mes propres herbes, en grande partie : du persil, de la menthe, du basilic et des radis », raconte Colette. « Et aussi des fruits [provenant] des arbres, comme les abricots, les figues, les citrons et les olives. J’aime sentir que je peux contribuer, ne serait-ce qu’un peu, à [préserver] l’environnement ».

L’avis des résidents de Beit al Batroun :

Le terrain de Beit al Batroun est calme, les seuls bruits sont ceux des oiseaux qui gazouillent et des feuilles d’arbres qui bruissent sous l’effet du vent. Colette n’autorise pas les enfants à la chambre d’hôtes dans l’idée de créer une atmosphère calme et reposante pour les adultes.

Samira Zingaro vient de Suisse et a entendu parler de Beit al Batroun par l’intermédiaire d’un ami. Elle raconte qu’elle a passé des moments merveilleux dans ce petit coin de paradis.

« Il y a de si beaux arbres partout et le petit déjeuner est génial », dit Samira. « Le sens de l’hospitalité de Colette, la façon dont elle accueille ses invités est également impressionnante ; j’ai vraiment aimé parler avec elle. Nous avons fait un voyage à Tripoli, nagé à la plage : c’est non loin de Beyrouth si l’on veut s’y rendre. [L’endroit est] aussi, à proximité des montagnes, si parfaitement situé. C’était un petit refuge ».

Colette aime recevoir les résidents tout autant que ceux-ci apprécient la chaleur de son accueil.

« Ce que j’aime le plus, c’est recevoir les gens. L’expérience est très enrichissante. Je trouve incroyable de rencontrer des gens du monde entier et d’entendre leurs histoires », dit Colette. « Beaucoup ont des histoires incroyables et nous restons en contact et devenons amis. Souvent, je ne considère pas la maison d’hôtes comme une entreprise, et j’ai du mal à accepter l’argent de mes clients».

Celle-ci explique que les gens réservent au départ une seule nuit à Beit al Batroun, mais qu’ensuite, ils ne veulent plus partir, ce qu’elle prend comme un compliment.

« Ma maison est entourée de chênes et de points de vue sur la mer. Il y a beaucoup de coins pour s’asseoir sous les arbres et se détendre », dit-elle. « Si les résidents veulent un peu d’action, ils peuvent parcourir une courte distance en voiture et sortir pour dîner ou écouter de la musique. De plus, il y a six ou sept vignobles sur la montagne, et une plantation de cèdre pour la randonnée ».

Colette tient sa maison d’hôtes depuis sept ans maintenant, et ne se voit pas faire autre chose. Beit al Batroun est son lieu de bonheur, son coin zen, ses bras ouverts pour les voyageurs du monde entier.

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur Beit al Batroun visitez son site Web ou consultez sa page Facebook.

Photos : Avec la permission de Beit al Batroun.

Kristin Hanes est une journaliste passionnée par l'environnement, la durabilité et la science. Elle adore raconter les histoires des gens qui font une réelle différence dans le monde.Kristin Hanes
Cette maison d’hôtes libanaise offre un nouvelle vie aux matériaux recyclés | The Switchers
Traduction : Lilia Bacha
Beit al Batroun Tourisme durable