12 Mar 2018
Modiin, Israël
Aliments et agriculture durables

Il est tout à fait normal qu’une idée née à l’ombre d’un arbre géant prenne racine à cet endroit même, et répande ses branches à travers la région de Modiin en Israël, à travers le pays et à travers le monde. En 2003, naît une idée ambitieuse : concevoir une ferme écologique éducative pour partager l’enseignement de la permaculture et de la durabilité avec des personnes de tous âges et de tous horizons.

Quinze ans plus tard, c’est exactement ce que fait la ferme éco-éducative Hava ve Adam. Aujourd’hui, la ferme éducative de 10 acres se trouve dans une campagne au paysage pittoresque, à mi-chemin entre Tel Aviv et Jérusalem. Dans un clin d’œil à l’histoire, la ferme entoure l’arbre sous lequel le fondateur Itzik Gaziel a conçu l’idée.

La Hava ve Adam varie les expériences grâce à sa classe en plein air, et jusqu’à 80 personnes peuvent à la fois vivre l’expérience de la propriété et apprendre des choses sur celle-ci.

Des expériences éducatives et environnementales :

L’expérience phare de la ferme, c’est son programme Éco-Israël de cinq mois, où des jeunes de 18 à 30 ans viennent du monde entier pour apprendre la permaculture, le mode de vie durable, la médecine naturelle et plus encore. Éco-Israël a maintenant 20 promotions et plus de 190 participants du monde entier.  

Jonah Goldman est l’un d’entre eux, et depuis, il est passé du statut de participant à celui d’enseignant. Arrivé du Colorado il y a deux ans, celui-ci est devenu coordonnateur de programme et développeur agricole sur le site. Jeune homme énergique de 25 ans parcourant la ferme avec un shalom amical pour les passants, Jonah Goldman fait partie des 12 membres de l’équipe qui travaillent sur les nombreux projets de la ferme.

En plus d’Éco-Israël, la Hava ve Adam offre un stage de deux mois de travail de la terre, appelé ‘Work the Land’. Elle offre également un programme de chefs d’équipe destiné aux diplômés du programme Éco-Israël, permettant d’acquérir des compétences en leadership et en animation. Enfin, elle accueille de jeunes israéliens pendant leur année de service précédant leur service militaire obligatoire, ou de jeunes israéliens pendant leur service national en remplacement du service militaire.

Une classe naturelle pour tous :

Comme elle l’a toujours fait depuis le début, la Hava ve Adam travaille encore avec de jeunes enfants de la région environnante, invitant les écoles élémentaires à la ferme pour vivre une classe en plein air. Les enfants peuvent courir sur les collines, identifier et échantillonner des plantes comestibles et interagir avec la science et la nature d’une manière qui va bien au-delà des leçons théoriques à l’école.

« L’un des principaux enseignements tirés de ces expériences est le respect de la nature et de l’endroit où l’on se trouve », dit Jonah Goldman. « Nous voulons aussi qu’ils comprennent qu’ils sont des invités dans ce nouvel environnement et qu’il faut préserver sa beauté ». L’équipe de la Hava ve Adam travaille également avec environ 5000 élèves chaque année, aidant les écoles à construire un jardin sur leur propriété.

Cette capacité de travailler avec le public, jeunes et moins jeunes, a attiré Idan Eliakim, l’un des tout premiers professeurs de permaculture de la ferme. Arrivé en 2006, celui-ci s’est laissé tenter par le potentiel de la ferme destinée à devenir un lieu d’éducation publique à plus grande échelle pour les familles à travers Israël.

« Je voulais être à l’endroit où la permaculture évoluait et où l’on pouvait trouver des ressources et des centres d’intérêts et rencontrer les gens qui venaient ici », dit celui-ci pendant le déjeuner. Aujourd’hui, l’un des principaux points d’interaction publique est le Rassemblement israélien de Permaculture, une réunion annuelle qui attire des centaines de personnes de tout le pays.  

 

Sur un terrain d’une demi-acre (2043 m²) à l’autre bout de la ferme, Idan Eliakim apprend à des étudiants israéliens à mieux cultiver leurs propres récoltes et à créer des sources de revenu grâce aux opérations de l’Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC). Bien qu’Israël se situe dans le croissant fertile, Idan Eliakim explique qu’il n’y a pas assez de gens qui comprennent l’intérêt économique et sanitaire de cultiver ses propres aliments. « Les gens sont habitués aux supermarchés et aux produits industrialisés. Israël a choisi d’ignorer l’agriculture à petite échelle, et je crois que les jardins de l’ASC sont une façon de réparer les failles de notre relation à la planète », dit-il.

Ce désir de pragmatisme est également évident chez Jonah Goldman. Pour compléter les enseignements d’Idan Eliakim sur la permaculture, Jonah Goldman a créé un cours d’économie de l’agriculture où les participants d’Eco-Israël sont mis au défi de mettre en pratique les valeurs théoriques de la permaculture. « Nous essayons de rendre la permaculture accessible aux personnes qui ne viendraient pas à la ferme, et cela signifie la rendre rentable et accessible, en faisant passer la permaculture d’un mouvement marginal à un mouvement dominant », dit Jonah Goldman.

Les anciens projets de la classe ont impliqué une campagne publicitaire visant à amener les gens à s’engager à nouveau avec la nature, et ont été à l’origine d’une communauté alternative qui subvient à ses propres besoins alimentaires – tout ce qui a trait à une stratégie reflétant ce qui passionne les participants et appliquant les principes de la permaculture et les enseignements d’Eco-Israël.

Un modèle pour une vie durable :

Les participants n’ont pas besoin d’aller loin pour trouver des exemples inspirants de permaculture et de vie durable. Pour cela, la ferme Hava ve Adam est une véritable école.

Il y a le panneau solaire géant et les panneaux du toit qui dispensent la ferme d’être reliée au réseau. Le panneau imite la nature, tournant tout au long de la journée comme un tournesol à la recherche d’une lumière solaire optimale. Ensuite, il y a le lit de lasagnes – des couches de matière organique qui cuisent à la chaleur pour créer un sol délicieux. Dans la cuisine, des bouteilles vertes encastrées dans des murs en terre froment des vitraux recyclés, sans oublier les toilettes à compost qui produisent ce que Jonah Goldman appelle « l’or noir »

 

L’une des dernières innovations est l’éco-brique – des bouteilles vides en plastique calées à l’aide de petits bouts de déchets, formant un nouveau bloc de construction solide. « Cela vous aide vraiment à comptabiliser la quantité de déchets que vous produisez », explique Jonah Goldman à propos des briques. « C’est presque toujours une expérience brutale et révélatrice de réaliser la quantité de déchets que nous produisons ».

En fin de compte, la Hava ve Adam travaille à la création d’une ferme entièrement autosuffisante, en boucle fermée, inspirée par le milieu environnant. « Dans la nature, il n’y a pas de déchets, et c’est l’une des lois naturelles que nous essayons d’observer, de comprendre et d’appliquer à notre vie à la ferme », déclare Jonah Goldman.

Une communauté au cœur de la ferme :

La vie en commun dans la ferme de Hava ve Adam représente également une opportunité éducative intéressante. Les participants viennent de divers pays et cultures – la promotion actuelle de 10 personnes rassemble 6 nationalités différentes – et ils apprennent à vivre en groupe 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

« Il sera plus facile de s’adapter à d’autres situations dans la vie, dans la société et dans l’environnement de travail », dit Hanna Wolff, une ancienne participante d’Eco-Israël à propos de son expérience. « Le style de vie aide à faire face à n’importe quelle situation concernant les relations ou la communication avec autrui ».

Ce brassage des cultures, des langues et des perspectives introduit un autre enseignement principal de la Hava ve Adam : la cohabitation sous toutes ses formes. Il est question de savoir comment les gens interagissent avec la nature, comment l’environnement et la science peuvent exister en harmonie avec la spiritualité, et comment nous, en tant qu’êtres humains, pouvons vivre et coopérer étroitement les uns avec les autres.

Dans le judaïsme, il existe un concept appelé Schmita, qui demande aux gens de prendre soin de la Terre, de soi et de la communauté. Pour Jonah Goldman et la Hava ve Adam, ces concepts sont laïques, ils créent un équilibre qui aide les gens à vivre les uns avec les autres et avec l’environnement d’une manière plus harmonieuse.

 

Pour en savoir plus sur la Hava ve Adam Eco-Educational Farm consultez son site Web ou sa page Facebook.

Photos : Avec la permission de Hilary Duff et de la Hava ve Adam Eco-Educational Farm.

Hilary est journaliste, photographe et créatrice. Elle adore travailler avec les entrepreneurs pour partager leurs histoires et elle le fait partout dans le monde.Hilary Duff
Un modèle de vie durable et communautaire dans le centre d’Israël | The Switchers
Hava ve Adam Eco-Educational Farm Aliments biologiques & Agriculture