26 Oct 2018
Bethléem, Palestine
Efficacité des ressources et gestion durable des déchets

Pour apprendre à recycler le verre usagé, Mervat Jackaman lance son entreprise en 2004 avec une série d’œuvres d’art et un créneau opportun au centre culturel de Bethléem, Dar Al-Nadwa. Même si les difficultés qu’elle a rencontrées avaient ralenti le processus, Mervat s’était fixé un objectif et l’a atteint en apprenant toutes les astuces pour transformer le verre mis au rebut en objets décoratifs.

Comme Mervat n’avait pas l’équipement nécessaire pour fonctionner au début, elle a utilisé les machines de Dar Al-Nadwa pour travailler le verre. « C’est dangereux de travailler avec du verre brisé et non traité, alors j’avais l’habitude d’aller jusqu’à Dar Al-Nadwa ; mais plus tard j’ai commencé à travailler à la maison, puis j’ai déménagé toutes mes activités dans un garage sous ma maison », raconte Mervat.

Approvisionnement et perspectives :

Lorsqu’il s’agit de s’approvisionner en verre pour le recyclage, Mervat utilise principalement des bouteilles en verre vides et des restes de verre que l’on peut se procurer dans les usines et chez les voisins. Ces matériaux sont ensuite transformés en œuvres d’art, cadeaux, décorations de Noël, vitrail et plus encore. « La plupart du temps, on m’envoie un modèle à imiter ou à personnaliser, ou un logo à concevoir. Je reçois aussi des commandes pour les fêtes ou des objet de décoration intérieure, et ma pièce la plus recherchée est la figurine d’ange », dit-elle. Mervat ajoute que ces commandes peuvent se faire via Facebook.

 

L’Institut de recherche appliquée de Jérusalem (ARIJ) préconise depuis longtemps le recyclage des déchets solides et a indiqué que les recettes fdu compost à vendre étaient entre 50 et 65 $, tandis qu’une tonne de verre et de métaux recyclés serait vendue pour 48 à 98 $. En 2026, on estime le montant total des achats à 585 millions de dollars, rien que pour Cisjordanie .

Palglass, qui est une entreprise familiale, tente de toucher un grand nombre de personnes pour les sensibiliser à la question du recyclage, mais Mervat souhaite en faire plus en vendant ses produits hors des frontières de la Palestine – ce qui s’avère difficile pour de multiples raisons. « Mon activité est encore limitée car nous travaillons encore principalement de manière artisanale ; il nous faudrait des machines avancées », explique-t-elle.

Plus que de simples défis :

Mervat décrit sa technique, qu’elle trouve belle, avec passion : « Nous trempons les bouteilles vides dans l’eau pour les nettoyer, puis nous les coupons au milieu, ensuite nous dessinons et imaginons des formes, à même le verre si nécessaire. Quand il s’agit d’une pièce plus grande, ce travail peut être fait sur plusieurs petites pièces que nous assemblons les unes autres par la suite. Après cela, nous peignons la pièce jointe avec un matériau qui permet de polir l’étain et de le fusionner avec d’autres matériaux », explique-t-elle.

Mais Palglass, comme beaucoup d’initiatives et d’entreprises palestiniennes, croule sous la bureaucratie et les difficultés. « C’est assez difficile de vendre nos produits à l’étranger avec toutes les restrictions que nous avons ici en Palestine. L’établissement d’un lien avec quelqu’un qui peut faciliter de telles transactions permettrait à notre entreprise de prendre de l’expansion », ajoute Mervat.

Au premier plan des préoccupations de Mervat, il y a le marketing et l’accès aux marchés internationaux, qui sont parmi ses frustrations les plus pressantes. « Depuis 14 ans, je participe à des foires et des événements pour une plus grande visibilité, sauf que jusqu’à présent, cela n’a pas du tout contribué à mettre mon produit sur le marché », déplore-t-elle.

Selon Mervat, le vitrail de Palglass est plus recherché à l’étranger qu’en Palestine. « Nous avons eu des églises allemandes qui ont commandé notre travail par l’intermédiaire de tierces parties, mais je ne peux pas compter entièrement sur elles », explique-t-elle.

 

Pour en savoir plus sur Palglass consultez sa page Facebook.

Photos : Avec la permission de Palglass.

Eman rédactrice et journaliste spécialisée dans la finance et dans les startups orientées écosystème.Eman El-Esherbiny
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