Préservation de la campagne marocaine :
De retour dans la forêt d’arganiers, El Filali explique l’importance de préserver la biodiversité de la vallée du Souss. Les arganiers, tout comme les thuyas, sont menacés pour diverses raisons, dont l’urbanisation rampante et la demande de nouveaux espaces agricoles. Mais aucune n’est aussi spectaculaire qu’une certaine scène locale : des chèvres dans les arbres. « Ils travaillent en équipe, les chèvres et les chameaux », dit El Filali. « Les chèvres grimpent et mangent les noix dans les branches et les chameaux mangent ce qu’ils peuvent atteindre depuis le sol. »
C’est comique à voir, mais l’impact des chèvres et d’autres facteurs n’est pas une plaisanterie : selon El Filali, ce qui était deux millions d’hectares (20 000 kilomètres carrés) d’arganiers au cours du 20e siècle a été réduit à 830 000 hectares (8 300 kilomètres carrés).
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’environnement, ni pour la valeur que le fruit de l’arganier apporte à la région. L’huile d’argan est devenue un précieux produit d’exportation ces dernières années, et elle est convoitée tant pour la cuisine que pour les cosmétiques. En fin de compte, selon M. El Filali, il s’agit d’aider les habitants à comprendre la différence entre le gain à court et à long terme. « Les gens veulent laisser les chèvres manger parce qu’ils peuvent vendre ou manger l’animal immédiatement », dit-il. « Mais les arganiers sont plus durables que même la récolte des olives car ils ont besoin de moins d’eau. »
Ecotourisme et Randonnées persuade notamment les habitants de préserver la forêt d’arganiers en fournissant des fours solaires aux familles berbères locales. Exposés sous le soleil marocain, ces fours peuvent cuire les aliments aussi efficacement qu’un feu de bois ou une bouteille de propane, bien que plus lentement.
« En France, nous utilisons beaucoup de ces fours solaires et nous connaissons l’importance de l’énergie solaire », dit M. Thevenet à propos des fours qu’ils ont fournis à deux ménages. « Nous voulions faire un petit geste pour essayer de faire comprendre aux Marocains l’importance du solaire pour nous tous. L’utilisation de ces fours permet également d’économiser le temps de ramassage du bois dans la forêt, et de sauver des arbres ».
El Filali est le premier à reconnaître que le changement de mentalité est un processus, en particulier avec ces fours solaires. « Si les gens sont habitués à utiliser le bois pour cuisiner, ils veulent continuer à l’utiliser parce qu’il a un certain goût », dit-il. « Les gens brûlent aussi le bois pour se chauffer. Le solaire est vraiment un changement dans leur mode de vie, et les amener à faire cela peut être comme demander à un Marocain de boire du thé sans sucre ».