Les Égyptiens adorent faire la cuisine. Aujourd’hui, grâce à des entreprises comme Recycolife, l’huile jetée par les chefs égyptiens peut contribuer à satisfaire une demande croissante en énergie. Mina transforme les huiles de cuisson usagées – ainsi que les déchets solides comme l’aluminium, le plastique et le papier – en matières premières de haute qualité pour les usines locales. « Nous pensons qu’il s’agit d’une industrie très importante en Égypte », déclare-t-il.
L’Égypte veut rendre ses perspectives énergétiques nationales plus durables. Ces dernières années, le pays d’Afrique du Nord a compté sur les combustibles fossiles pour satisfaire jusqu’à 95 % de la demande énergétique de sa population en pleine explosion. Le gouvernement a investi dans des centrales éoliennes, solaires et hydroélectriques, et maintenant les biocarburants peuvent avoir un rôle important à jouer. L’huile de cuisson peut être transformée en biodiesel et est en mesure de faire le plein des véhicules à moteur. Si des critiques ont été formulées concernant les cultures destinées exclusivement à la production de biocarburants, Recycolife ne réutilise que l’huile de cuisson usagée qui a déjà été jetée.
L’avenir de Recycolife s’annonce prometteur. L’entreprise a commencé à faire des bénéfices, en vue d’investir dans des machines de broyage de canettes pour rendre ses processus encore plus efficaces. Selon Mina, cette croissance est limitée par la fragmentation de la scène du recyclage en Égypte, où l’on est entravé par le manque de clarté des réglementations gouvernementales et par la concurrence entre les sociétés de gestion des déchets et les ramasseurs informels de déchets. Sans se laisser décourager, Recycolife cherche de nouvelles voies pour amener les recycleurs égyptiens à travailler enfin ensemble.
Poursuivre sur sa lancée
Le rêve de rendre l’Égypte plus durable n’a jamais vraiment quitté l’esprit de Mina lorsque celui-ci était étudiant en ingénierie, il y a dix ans. « Le recyclage est mon inspiration », dit-il. Après l’université, Mina s’est mis à apprendre davantage sur les aspects pratiques du recyclage des déchets solides, ainsi que sur la science de la fabrication du biodiesel.
Mina a bénéficié d’un regain de confiance à la suite de la révolution égyptienne de 2011, au cours de laquelle les entreprises de recyclage ont commencé à exploser sur la scène locale. Quatre ans plus tard, il y apporte sa propre contribution, Recycolife, où l’on récupère des cartons, de l’aluminium, de l’huile de cuisson et quatre types différents de plastique provenant des ménages, des écoles et des restaurants. Ces procédés fonctionnent soit en vertu d’ententes officielles avec certains organismes, soit simplement en annonçant que Recycolife effectuera une collection publique un jour donné.
Une fois les déchets solides collectés, Mina et son équipe les lavent et agissent ensuite comme un ‘fournisseur de matières premières’ pour l’industrie. Par ailleurs, Recycolife traite séparément l’huile de cuisson récupérée avant de la livrer à une installation locale qui s’occupe de la conversion au biodiésel.
Trois ans plus tard, l’entreprise affiche un rendement impressionnant. Recycolife génère des bénéfices décents, tandis que Mina s’enthousiasme à l’idée que ceux-ci augmenteront avec plus d’investissements. Par exemple, Recycolife serait en mesure de produire des volumes plus importants d’aluminium brut si elle pouvait acheter une machine de broyage de canettes sur place. « Nous sommes toujours à la recherche d’innovation et de nouvelles façons d’aider nos clients », dit-il, ajoutant que Recycolife cherche aussi à manipuler des matériaux plus difficiles comme les textiles, les Tetra Paks et les lubrifiants pour moteurs.