Maroof pense que le succès à long terme auprès des agriculteurs locaux viendra aussi en leur montrant les résultats concrets de l’aquaponie, plutôt que de se contenter de leur en parler. « N’allez pas obliger des agriculteurs à regarder une présentation PowerPoint pendant deux heures, faites-leur vivre une expérience. Nous avons partagé nos produits dans des salles d’exposition de projets agricoles. Nous avons fait goûter aux gens nos tomates biologiques, et ils ont été surpris. Nous les avons comparées aux tomates chimiques géantes du marché, et les agriculteurs ont vu la différence », explique Maroof.
À la recherche d’un équilibre commercial :
Comme toute startup, Maroof et Suhad cherchent encore le modèle d’affaires qui fonctionne le mieux. Pour l’instant, cela s’est traduit par une réduction de leur activité aquaponique initiale.
Quand ils ont commencé en 2016, la serre de la PETRICHOR avait 200 mètres carrés de superficie, avec 2500 plants. Cette taille s’est révélée être trop coûteuse, et Maroof indique que l’entreprise prévoit de déménager dans une plus petite propriété de 70 à 80 mètres carrés d’ici l’été 2018. Cette nouvelle serre sera équipée d’un système électronique personnalisé et automatisé que Maroof aura programmé pour régler les lumières et la température de sorte à optimiser le milieu de la culture.
Entre-temps, la PETRICHOR Aquaponics diversifie ses revenus en utilisant au mieux ses locaux : la maison de Maroof et de Suhad. Sur la table de la salle à manger se trouve l’un des premiers aquariums de Palestine orné de vraies plantes plutôt que de plantes en plastique ; dans la chambre d’amis, on peut entendre le doux bourdonnement d’une demi-douzaine d’aquariums servant de nurserie pour poissons. La vente aux amateurs de ces aquariums à plantes et celle de poissons tels que le guppy et le poisson-chat sont deux moyens supplémentaires que Maroof et Suhad ont imaginés pour lever des fonds destinés à leur propriété aquaponique principale.
Montez sur la terrasse latérale du couple et vous rencontrerez une autre source de revenus. Accrochées le long des murs de la terrasse et de la maison, d’épaisses feuilles de plastique forment une serre improvisée qui sert de pépinière à des douzaines de semis méticuleusement étiquetés. Des radeaux aquaponiques flottent dans une piscine pour enfants, attendant d’être remplis de semis. Si vous observez l’eau pendant plus d’une seconde, vous verrez une carpe Koï venir grignoter à la surface.