14 Mai 2020
Sousse-Massa, Maroc
Efficacité des ressources et gestion durable des déchets

Oussama Boutrigui a compris une réalité cruciale de l’agriculture : l’industrie ne produit pas seulement des déchets organiques. Une tendance à la construction de serres a récemment explosé dans le cadre du plan de développement agricole « Maroc vert » du pays. Il y a vingt ans, il n’y avait pratiquement pas de serres au Maroc ; aujourd’hui, les serres occupent plus de 3 000 hectares dans la région de Sousse-Massa, affectueusement appelée « le potager du Maroc ». Malheureusement, les matériaux plastiques sont souvent abandonnés après la date de péremption d’une serre, ce qui entraîne des montagnes de déchets plastiques parsemant les collines vertes autrefois vierges. L’initiative de M. Boutrigui, Plastic 4 Life, vise à recycler le plastique mis au rebut, en profitant de la valeur des matériaux obsolètes.

Boutrigui, ingénieur agronome et directeur du bureau de recherche IngeňusTech, a montré un grand intérêt pour l’impact des déchets plastiques du secteur agricole. Ses recherches indiquent que le Maroc produit plus de 23 000 tonnes de déchets agricoles chaque année – dont une grande partie est constituée de plastique. Boutrigui fait remonter cette révélation un peu surprenante à la nécessité pour les entreprises agricoles de remplacer le matériel et les équipements tous les deux ou trois ans. Dans le cas des serres, cela signifie que beaucoup de matières plastiques, de films, de tuyaux et de filets finissent par être inutiles, ce qui représente une charge considérable en termes d’élimination.

Soucieux de la réutilisation des déchets plastiques dans sa région, M. Boutrigui a lancé un projet appelé « Plastic 4 Life », soutenu par le programme SwitchMed. L’idée est de rassembler les équipements en plastique mis au rebut et, grâce au recyclage, de réintégrer les déchets dans l’économie sous une autre forme.

SwitchMed soutient Boutrigui dans le lancement de son entreprise en lui fournissant des conseils techniques, en le mettant en contact avec les parties prenantes et en l’aidant à élaborer son plan d’entreprise écologique. En collaboration avec les équipes de SwitchMed, Boutrigui analyse les besoins et les différents impacts de son entreprise sur l’environnement, la société et l’économie. Il espère que ce processus transformera son idée embryonnaire en une proposition commerciale concrète.

M. Boutrigui espère que le modèle commercial final apportera des améliorations sociales, ainsi qu’environnementales, à la région de Sousse-Massa. Il prévoit que l’entreprise créera directement au moins huit emplois, et indirectement une vingtaine d’autres. M. Boutrigui considère que ces impacts sont importants, étant donné la nécessité de réduire les taux de pauvreté de la région.

D’autre part, M. Boutrigui reste conscient des impacts plus négatifs. Plastic 4 Life causera certains dommages à l’environnement ; le processus de transformation des déchets plastiques crée en effet son propre ensemble d’émissions de carbone. Boutrigui calcule que, pour compenser l’impact de l’entreprise, il devra planter 60 arbres par an. Cela semble être un petit prix à payer pour que Boutrigui puisse réaliser son rêve de donner un nouveau souffle au problème croissant du plastique de Sousse-Massa, et de créer des emplois vitaux dans le processus.

Cette histoire a été publiée à l’origine sur le site web de SwitchMed.

Plastic 4 Life Efficacité des ressources et gestion durable des déchets