L’efficacité énergétique a été l’une des principales motivations de deux aspirants ingénieurs qui, après avoir obtenu leur diplôme universitaire, étaient déterminés à révolutionner la manière dont l’énergie est consommée et produite au Maroc et dans les communautés rurales d’Afrique.
Karim El Alami et Cyril Colin se sont rencontrés à l’université de Berkeley en Californie, alors qu’ils étudiaient pour leur double diplôme en génie civil et environnemental. Poussés à développer une technologie solaire moins coûteuse et plus efficace, le couple de 27 ans a conçu un logiciel pour gérer et réduire les factures d’électricité. Ils l’ont appelé ELUM.
Le Maroc, un grand pays d’Afrique du Nord qui ne peut compter sur aucun combustible fossile, prévoit de s’approvisionner à 42 % en énergies renouvelables d’ici 2020, et à 52 % d’ici 2030.
Ce logiciel énergétique gère l’utilisation des batteries dans des centrales électriques virtuelles, qui sont des réseaux décentralisés de systèmes d’alimentation indépendants. Le logiciel aide tout le monde, des propriétaires de maisons individuelles aux grands bâtiments industriels et commerciaux, à bénéficier de leur propre production d’énergie.
Le concept d’optimisation de l’efficacité énergétique par le stockage local des batteries permet une utilisation en fonction de l’emplacement et de la disponibilité des énergies renouvelables. L’utilisation de batteries pour classer les clients en fonction de leurs besoins de consommation permet de meilleures prévisions et informations pour l’avenir.
Le système logiciel a déjà été mis en œuvre dans une usine à Tanger et sera déployé à Casablanca pour un opérateur de télécommunications et dans d’autres régions du pays avant d’être étendu au Nigeria, en Tanzanie, au Burkina Faso, en Guinée et au Sénégal. « Nous espérons établir une forte présence en Afrique, avec le Maroc comme base », déclare El Alami.
La planification énergétique à l’aide de solutions logicielles telles qu’Elum est importante, déclare Yasmine Berrada, chef de projet à l’Espace Bidaya, un incubateur de jeunes pousses sociales et écologiques à Casablanca. « C’est un moteur essentiel de l’économie en développement, non seulement pour les ménages mais aussi pour les usines, où l’énergie peut représenter jusqu’à 40 % du coût total de l’industrie », ajoute-t-elle.